lundi 8 octobre 2012

A y est!! J'ai grimpé Jean-Pierre!!

 Le 6 octobre 2012, j'ai enfin gravi le Grand Pic du Midi d'Ossau par sa voie normale. Il est connu sous le petit nom de Jean-Pierre. Les Béarnais l'ont baptisé ainsi pour personnaliser cette figure emblématique du Béarn. Ses pointes élevées vers le ciel si caractéristiques sont un point de repère important pour nous. Il a bercé toute mon enfance de sa paisible et rassurante présence. Tous les matins, je lui disais bonjour en ouvrant les volets et il m'a beaucoup manqué lorsque le temps fut venu de quitter ma région natale.

Le petit nom donné au Pic est issu d'une légende locale dont voici l'histoire issue d'un article de Sud-Ouest :
"Un mythe fait de Jean et Pierre, les noms de deux frères jumeaux, bergers des montagnes d’Ossau, chargés d’empêcher l’intrusion des barbares.
Alors qu’un fracas formidable a dispersé leur troupeau, un bouc vient à mordre Jean, « le petit d’humeur joyeuse », aussitôt secouru par Pierre, « le colosse taciturne ». Mais une brouche (sorcière) s’en mêle, précipitant les deux frères dans son antre souterraine, alors qu’en surface les barbares anéantissent bêtes et gens.
Mais bientôt Jean et Pierre jaillissent du volcan – le pic du Midi d’Ossau est réellement le vestige d’un ancien volcan ! – embrochant de leurs « épées de feu » jusqu’au dernier des envahisseurs. Et les brouches de pétrifier les jumeaux pour immortaliser leur exploit, figeant côte à côte Grand Pic et Petit Pic d’Ossau pour l’éternité…"

Assez de contes! Venons en à la course!

Cela faisait quelques temps que nous en parlions avec Thomas qui l'a déjà gravi plusieurs fois et ce weekend de début octobre s'est offert à nous comme une belle occasion de toucher le Grand Pic. J'étais à Pau, il faisait beau... rien ne s'opposait à ce périple. Thomas a décidé d'amener avec nous ses 2 ainés, de 9 et 11 ans, qui ont impressionné par leur jeune age tout du long de la journée les nombreux randonneurs rencontrés.

Après un réveil matinal, nous nous sommes retrouvés à Gan à 6h pour prendre la direction du Col du Portalet avec un stop prévu à la cabane d'Arraillé.
Vers 7h30, nous quittions la voiture laissée sur le parking d'Anéou en suivant la piste en direction de Pombie dans la pénombre de cette fin de nuit. Nous avions omis de penser aux frontales qui une demi-heure plus tôt auraient été nécessaire. La nuit était claire et la piste blanche se suivait tout de même facilement.
Nous voici donc parti Thomas, Timothée, Colombe et moi.
Peu à peu, nous avons vu le jour se lever au fur et à mesure que nous nous réchauffions. Arrivés en vue de l'Ossau, au col du Soum de Pombie, le soleil l'éclairait de sa lumière rose matinale.


Assez vite, nous voici au refuge de Pombie fermé pour travaux sur le système de communication à ce moment la. On enchaine sur le pierrier de la Grande Raillère et on longe ensuite le Pic à flanc  direction de le Col de Suzon. Quelques chevaux en contrebas. Avec les vautours, ce sera malheureusement les seuls animaux rencontrés. Normalement, les isards sont fréquents de l'autre coté du col de Suzon, dans le vallon de Magnabaigt, au lever du jour mais les maladies ayant un peu décimé la population, nous n'en avons pas aperçu.
Première vraie pause avant de rejoindre le pied de la première cheminée avant de poursuivre en direction du pic.
Nous buttons alors sur la première cheminée.


Il y a déjà du monde. Je n'ose imaginer ce que ça doit être en plein été. A peine avions nous commencé à nous élever que nous apercevions des colonnes approcher. Plusieurs groupes sont partis après nous. Il est donc conseillé de partir très tôt pour être un peu tranquille.
La première cheminée d'une quinzaine de mètres ne présente pas de grosse difficulté. On en est ressorti par une dalle sur la gauche pourvue de peu de prises et assez patinée. Nous avions fait le choix de prendre une corde et c'est tout de même une sécurité intéressante même avec des personnes à l'aise en escalade.

Après la première cheminée, le chemin traverse vers la droite sur un terrain mi-herbeux, mi-caillouteux, franchit un petit ravin et conduit à la deuxième cheminée. Il faut être vigilant entre les cheminées. Le chemin n'est pas balisé et il est facile de partir sur les itinéraires bis encore plus soumis aux chutes de pierres que la voie normale.
La seconde cheminée est la plus longue des trois avec une trentaine de mètres. Nous avons pris un peu à coté à l'aller... comme je le disais, il est facile de ne pas prendre le chemin normal. Elle compte de bonnes prises et des barres de fer. C'est un indicateur intéressant pour savoir si on est dans la bonne.
Avant de rejoindre la troisième cheminée, on suit un chemin en lacets et on franchit une petite cheminée avant de rejoindre son pied. Elle est en forme de canaule et moyennement inclinée. Elle se franchit assez aisément.
Au sommet, il y a une flèche de fer appelée le Portillon. C'est un repère important pour le retour.
Nous avons fait la la deuxième pause avant de continuer dans le pierrier en faisant le tour par le Sud. Avant de rejoindre la pointe de France, nous avons longé la ligne de crête jusqu'à une cuvette à traverser pour la rejoindre. Tim et moi y avons laissé Colombe et Thomas pour nous diriger via l'arête faitière bordée d'à-pics. Nous avons franchis la petite brèche pour finir notre course sur la Pointe d'Espagne.




La vue à 360° est grandiose. J'y ai reconnu la ballade d'Arious de l'an dernier à l'Ouest, les lacs de Bious Artigues et d'Ayous à l'Est, le cirque d'Anéou.. et au loin, le Balaïtous, le Palas... Tout simplement superbe!









Après une pause déjeuner largement méritée sur la Pointe de France, il était temps de descendre.
La désescalade est longue avec des enfants et notre longue pause au sommet a permis aux nombreuses cordées parties après nous de nous rattraper. Nous les avons donc laissé passé devant afin de pouvoir prendre le temps de descendre à notre rythme. Nous avons décidé de descendre encordés à 3 en désescaladant en synchonisé : Tim en premier, moi en second et Colombe en moulinette. Thomas nous a rejoins au pied de chaque cheminée en rappel. C'est l'avantage d'être dans les derniers : on peut faire un rappel sans géner tout le monde.

La descente a été un peu fastidieuse tout de même. J'avoue ne pas être très à l'aise coupée dans mes élans mais l'expérience était intéressante.


 Une fois descendues les 3 cheminées, nous étions un peu en retard sur l'horaire et nous avons donc du courir un peu jusqu'à la voiture rejoint vers 18h30... 11h après l'avoir quittée.
Entre temps, nous avons à nouveau contourné l'Ossau par l'Ouest et admiré une dernière fois le lac de Pombie au pied du Pic. Derniers regards pour l'Ossau et nous cavalions en direction de la voiture, fatigués et contents d'avoir enfin défloré ce beau sommet!!


Belle journée!! Le temps a été clément et la fréquentation correcte! Les enfants ont été impressionants!

Cette course sera un beau souvenir!! A refaire!!!

Les casques et une corde de 50m minimum sont à prévoir pour une meilleure sécurité. Compte tenu de la fréquentation, les pierres peuvent être légions en saison et un accident est vite arrivé!
Il est également facile de s'égarer!

Quelques chiffres :
Itinéraire :
Point Culminant : 2884 m
Point le plus bas : 1730 m
Dénivelé + : 1395 m
Dénivelé - : 1395 m
Temps de marche : 9h
Temps total : 11h
Niveau de difficulté : PD
Niveau escalade : 3b
Carte : IGN 1547 OT
Equipement utilisé : corde, casque, baudrier, sangle, mousquetons...

mardi 4 septembre 2012

Premier jour à La Réunion

Avec un peu de retard, je me décide à reprendre le récit du séjour que Lucie et moi avons passé à La réunion en octobre 2011.

Arrivées le jeudi 13 octobre sur l'île de la Réunion, nous avons consacré une journée d’atterrissage en douceur à la découverte de Saint Denis.

Premier contact avec l'île : ponchos de sortie à l'arrêt de bus, dragueur qui nous refile son téléphone sous prétexte de nous refiler les fruits qu'il avait dans sa voiture et bus pressé qui nous a déposé à la gare routière 45 mn plus tard.

Après avoir trouvé hôtel et délesté nos épaules de nos sacs, notre premier vrai contact avec l'île a eu lieu au Reflet des îles. Ce premier contact avec la nourriture locale fut un succès!! Le cadre colonial et la sympathie du serveur nous ont fait aimer cet endroit. Le petit rhum venu fêter notre premier jour de vacances a trouvé un allier en notre fatigue... Dur dur de décoller!!

Rougail Morue Gros Piment
Nous avons ensuite déambulé dans le centre. Les couleurs des marchés et les variétés locales nous ont attiré. Ce n'est pas la saison des mangues... Nous ne raviverons pas nos souvenirs Cubains... Snif!!!



L'architecture coloniale est très présente dans certains quartiers. Même la mosquée a adopté ce style.




Saint Denis n'a pas trouvé grand intérêt à nos yeux. Il nous fut compliqué de trouver des renseignements sur l'arrêt de bus qui marquerait le début du GR R2 à Providence... Personne mal-aimable à l'accueil des bus et tenancière de l'hôtel central peu encline à nous renseigner également... Mal tombées, ça arrive... et la chance nous sourira le lendemain!

Se coucher tôt était nécessaire!! Nous n'avons pas fait long feu!

mardi 28 août 2012

Rateau Ouest

Pour notre quatrième journée d'alpinisme, réveil toujours réglé à 4h du matin et départ frontales vissées sur le front du refuge Chancel direction la gare téléphérique des Ruillans. Il nous a fallu 2h de marche pour atteindre la gare. Nous avons été accueilli par le froid glacial du lever du jour.

Un de nos compagnons a décidé de quitter l'aventure et nous a donc laissé à 6 pour faire la course jusqu'au Rateau Ouest.
En même temps que nous nous sommes équipés pour le glacier, nous avons rajouté quelques couches...

et nous voila parti à 3 cordées sur le glacier de la Girose que nous avons remonté jusqu'au col du même nom par la droite sous la pointe Diosa.

Après le "virage à gauche", la pente se raidit un peu et j'ai pu expérimenté l'intérêt de bien serrer ses chaussures. J'ai prié pour ne pas avoir à monter en pointe avant... Les crevasses sont perceptibles tout au long de la montée et parfois bien visible.


L'arrivée au col de la Girose est assez sympa. Un petit laquet au milieu du glacier et une vue en balcon du coté du glacier de la Selle. 

Nous continuons encore l'ascension jusqu'au départ de l'arête Ouest du Rateau ou nous nous délestons des crampons et piolets inutiles sur la partie grimpette.





L'ascension est assez longue à 3 cordées mais nous avons l'avantage d'être partis les premiers sur la course et en s'élevant peu à peu vers le sommet, nous apercevons les cordées enfilées les unes derrière les autres arrivées par la première bêne du téléphérique. Ouf, on a été tranquille jusqu'au sommet!!!
Notre guide a posé des points tout du long de notre progression à l'aide de cordelettes et de friends renforcés par les passages de cordes derrrière chaque becquet disponible. Nous avons joué sur un maximum de sécurité et forcément, et même si ça ralentit un peu, ça rassure aussi!!!
J'avoue que je n'étais pas motivée pour tester notre assurage... je n'étais pas si sure que mon camarade puisse me retenir et vice et versa... Le mieux est donc de faire attention à chaque pas et aux malicieux rochers prêts à dévaler la pente. La course étant très courrue, elle est tout de même assez propre. Les rochers les plus instables ont déjà été délogés.

En arrivant au sommet, nous avons vu d'autres matinaux partis du coté du glacier de la Selle. Sympa mais plus exposé à priori comme chemin.





Notre tranquillité a été de courte durée à la descente malgré le rappel d'environ 25m qui nous a fait gagné du temps. Mon troisième vrai rappel!!! J'aime bien ça!!!


Beaucoup de vigilance donc jusqu'à retrouver le glacier au pieds de l'arête. Je n'avais rien mangé depuis le petit déjeuner 7h plus tôt et ça commençait à se faire sentir... Dur dur de remettre les crampons quand on commence à fatiguer...

A la descente, la neige avait commencé à bien transformer. Il fallait être vigilant sur les ponts de neige fragilisés mais aucun pieds n'a été explorer l'intérieur d'une crevasse ce coup ci




Nous avons retrouvé la gare du téléphérique assez vite et avons pu déjeuner sur les tables en profitant une dernière fois de la vue sur le glacier de la Girose. C'était notre dernier jour de vacances et c'est toujours difficile de quitter un tel cadre pour revenir dans la tristesse de la capitale...

Pour finir, descente en bêne par le téléphérique jusqu'au parking de la Grave.

Quelques chiffres :
Itinéraire : Refuge Evariste Chancel - Gare téléphérique du col des Ruillans - Rateau Ouest - Gare téléphérique du col des Ruillans
Point Culminant : 3769 m
Point le plus bas : 2508 m
Dénivelé + : 1261 m
Dénivelé - : 470 m
Temps global : 9h30
Niveau de difficulté : PD
Niveau escalade : 3b
Carte : IGN 3435 ET
Equipement utilisé : corde, piolet, casque, baudrier, cordelettes, friends, reverso, coinceurs, mousquetons... et quand on n'a pas de grande expérience, un guide...

Pic de La Grave ou presque...

Pour notre 3ème journée dans les Ecrins, après un réveil à 4h, nous avons quitté le refuge de la Selle aux alentours de 5h en direction du Dôme de la Lauze. Il s'agit donc de remonter le pierrier qui nous avait donné tant de mal à descendre 2 jours plus tôt. La montée s'annonçait longue et fastidieuse et ce fut le cas. Tant que nous avancions à la frontale, ça allait mais au bout de 2h, les pierrailles qui se dérobent sous nos pas commençaient à nous lasser.


 Il nous aura fallu 3h pour atteindre le sommet et le repos du guerrier était bien mérité. Il était encore tôt et il faisait froid une fois posé au dôme de la Lauze. Moi qui ne suis pas particulièrement frileuse, j'ai sorti bonnet, goretex et deux paires de gants..

 Avant d'atteindre le glacier de la Girose que nous allions emprunter pour nous diriger vers le Pic de la Grave, il fallait encore passer un petit névet. Nous nous sommes ensuite équipés de crampons et nous voila parti en direction du fameux Pic.
Au début, c'est de la marche sur glacier tranquille, puis la pente devient de plus en plus raide avant d'arriver au passage de la rimaye qu'il a fallu escalader en pointe avant en enjambeant la crevasser après avoir traversé le gros pont de neige qui l'obstrue. Pour moi, ce passage aura été plus simple à la montée qu'à la descente... Le pas à franchir demandait une certaine amplitude quand même.

Je sais me vacher toute seule maintenant!!!
 Ce jour la, ce fut l'occasion d'apprendre à grimper en pointe avant et d'utiliser la pointe du piolet.


Jolie rimaye non?
 Nous avons dévié de notre trajectoire initiale. Sous le pic, un amas de rochers posés sur la neige et ne demandant qu'à partir n'a pas inspiré notre guide qui a préféré nous amener sur un éperon rocheux à l'Est du Pic de La Grave. A 7, se promener sous des blocs qui ne demandaient qu'à tomber était quelque peu inconscient. Nous avons pu en voir quelques uns dévaler le glacier d'ailleurs.

Nous avons donc été grimper sans déchausser nos crampons cette fois sur un éperon rocheux entre la pointe Marie-Louise et le Pic de la Grave. Alain, notre guide, a posé 2 points à l'aide de friends et cordelette histoire de nous assurer un peu.
Grimpette avec crampons
 Et encore une fois, nous avons profité de la vue!!!
Tête du replat nord et sud

On est pas bien la?
 La descente n'était pas non plus évidente. La descente de face était possible sur une grande partie mais il a aussi fallu se retourner notamment au passage de la rimaye.
Photo de groupe
 J'aime toujours pas trop descendre de face... mais je m'y suis entêtée et c'est passé!!

Une fois la partie raide descendue, nous avons filé droit sur la gare du col des Ruillans ou nous avons pris notre déjeuner.

Alain a négocié avec le gardien du téléphérique pour nous laisser descendre à la gare intermédiaire histoire d'économiser nos petites jambes.
De la, nous avons rejoint tout d'abord le lac du Puy Vachier. Après avoir entrepris de mouiller nos cheveux pour leur donner une allure plus propre, nous avons fini en sous-vêtements dans le lac. Frisqué tout ça mais ça fait du bien!!!

Lac de Puy Vachier
Après avoir séché un peu, nous avons repris l'ascension vers le refuge Chancel ou nous avons passé la nuit. La aussi, nous avons profité de la terrasse.
Diner copieux et gouteux dans un style moins exotique qu'au refuge de la Selle. Cuisine terroir sympathique!!
Anaïs nous a appris la bataille corse qui a réveillé nos instincts de guerriers. Ce fut encore de bons moments partagés.
22h au dodo!!!

Quelques chiffres :
Itinéraire = Refuge de la Selle - Dôme de la Lauze - Eperon rocheux entre Pointe Marie-Louise et Pic de la Grave - Gare téléphérique du Col des Ruillans - téléphérique - Refuge Evariste Chancel
Point Culminant : 3545 m
Point le plus bas : 2673 m (refuge de la Selle) - 3210m (gare du col des Ruillans)
Dénivelé + : 930 m
Dénivelé - : 480 m
Temps total : 8h45 (déjeuner inclus)
Niveau de difficulté : F
Carte : IGN 3436 ET