mercredi 27 juillet 2011

Du refuge Wallon au Pont d'Espagne en passant par le refuge des Oulettes de Gaube

Le 16 juillet, j'ai quitté le refuge Wallon à 7h30 en direction du Col d'Arratille. Le temps était couvert et la pluie menaçait. J'ai malgré tout décidé de tenter. La pluie n'était annoncée que l'après-midi.
J'ai suivi le chemin qui descendait vers le Pont d'Espagne, puis assez rapidement, j'ai traversé le gave du marcadau sur un petit pont pour suivre le gave d'Arratille direction sud. Au bout d'une heure, on arrive au premier lac d'arratille, le second se trouvant juste avant le col du même nom. Des pêcheurs y avaient élu domicile pour la nuit. A cette heure, le coin est plutôt calme et seules quelques brebis animent mon chemin. Le temps resta couvert col. La montée vers le second lac passe par un pierrier cairné et marqué qui débouche sur un névé à traverser à l'angle du second lac. Le col, situé à l'opposé, ouvre sur une large vallée coté espagnol. Il faut compter un peu plus de deux heures pour rejoindre la frontière.
Entre le col d'Arratille et le col du Mulet, le chemin se dessine sur un petit pierrier à flanc sans grande difficulté qui remonté au col du Mulet pour repasser en France. Le soleil s'est enfin décidé à pointer le bout de son nez pour le plus me laisser tomber jusqu'au bout de mon petit périple. La descente vers le refuge des Oulettes de Gaube est assez raide et abrite quelques névés contournables dans le pierrier.
Quelques marmottes se promènent dans les parages et le Vignemale, sa vallée et son glacier apparaissent petit à petit au fur et à mesure de la descente. Arrivé en bas, une pleine humide mène au refuge des Oulettes de Gaube tourné vers le massif du Vignemale qui est séparé par le plateau. Magnifique!!!
J'aurai du y dormir mais compte tenu de l'heure d'arrivée au refuge (11h20) et du temps qui devait tourner à la pluie dans l'après-midi et le lendemain, j'ai profité de la vue quelques instants et j'ai continué mon chemin vers le lac de Gaube.
Si j'avais croisé quelques petits groupes épars venant du refuge des Oulettes de Gaube après le passage du Col d'Arratille, cette seconde partie de journée s'est déroulé sur une autoroute... Le cadre était cependant joli et le lac de Gaube aux couleurs d'émeraude visible assez tôt dans la descente.
La descente s'effectue principalement au soleil en longeant un ruisseau. Quelques cascades et quelques beaux points de vue avant de déboucher sur le lac. Les abords sont peuplés par une masse de personne venus y pique niquer car assez proche du parking du Pont d'Espagne. Je l'ai contourné pour déjeuner posée sur un rocher au Nord du lac, les pieds en éventails et y faire une petite sieste!
Il faut encore compter 45mn pour rejoindre le parking du Pont d'Espagne ou j'avais laissé ma voiture.
Il était encore tôt. J'ai profité du soleil sur la terrasse de l'hotellerie du Pont d'Espagne avec une boisson fraiche en admirant la cascade.
3 belles journées donc!!!

Quelques chiffres :
Itinéraire : Refuge Wallon - Col d'Arratille - Col des mulets - Refuge des Oulettes de Gaube - Lac de Gaube - Pont d'Espagne
Point Culminant : 2591 m
Point le plus bas : 1496 m
Dénivelé + : 910 m
Dénivelé - : 1245 m
Temps de marche : 6h00

Du Refuge Wallon au Col d'Aragon sans aller au Pic de Cambalès

Le 15 juillet, je continuai mon périple commencé la veille dans les Pyrénées. Réveillée à 6h30 par les pas lourds sur le plancher du refuge, j'ai fait la grasse matinée jusqu'à la sonnerie de ma montre vers 6h50. Après un petit déjeuner et un délestage de mon sac au refuge qui allait m'héberger pour une seconde nuit, je partais sur les pas de la veille jusqu'au Pé-det-Malh ou j'ai bifurqué sur l'itinéraire des Lacs de Cambalès. Mon circuit de la journée n'était pas tracé sur la carte. J'envisageai qu'il serait malgré tout visible sur le sol mais ce n'était pas le cas. Au niveau du premier passage de rivière (altitude ~2250m), j'ai hésité un moment à partir plein ouest par rapport au ruisseau mais j'ai quand même été voir s'il n'y avait pas de marques plus loin. Arrivée aux premiers lacs de Cambalès, j'ai compris que ma première intuition était bonne et qu'il allait encore une fois falloir rebrousser chemin. Encore une centaine de mètres de dénivelés pour rien... C'est aussi pour ça qu'il vaut mieux partir tôt... ça laisse  le temps d'hésiter et de chercher son chemin. En redescendant, j'ai croisé un papi qui démontait sa tente et qui m'a confirmé que je ne trouverai pas de chemin simple et tout tracé. Il fallait y aller avec la boussole et la carte et imaginer soi-même son itinéraire. Il m'a prédit beaucoup de pierriers... et il ne s'est pas trompé.
Je suis donc retourné à l'endroit de ma première hésitation et j'ai pris plein ouest. Arrivée à une "cascade", j'ai décidé de la remonter pour arriver avec plaisir sur le premier lac d'Opale que j'ai contourné par la droite. J'ai suivi le cours d'eau qui le nourrissait pour trouver le second et plus grand lac d'Opale. Ces lacs sont magnifiques! Je n'y ai croisé personne et d'ailleurs, les 3/4 de ma journée auront été assez solitaire. Leur couleur est d'un bleu magnifique qu'on ne retrouve pas sur les Lacs, pourtant proches, de Cambalès. En les contournant, ils ressemblent à des piscines à débordement sur l'horizon avec les chaines au loin en fond. Je ne suis pas sure de bien l'expliquer mais j'ai apprécié les vues que j'ai eu autour de ces deux lacs.
Je suis ensuite remontée au milieu des pierres sur la crête de Cambalès. On se retrouve alors entre deux lacs : ceux d'Opale, déserts, que je venais de quitter et ceux de Cambalès, très courus. J'ai évoluer sur la crête entre les lacs de Cambalès en contre bas à main droite et le glacier d'Aragon qui se dévoilait petit à petit sur la gauche. Puis, j'ai quitté le pierrier de crête pour descendre au milieu des blocs en direction du col d'Aragon. J'ai trébuché deux fois sur des pierres branlantes sans grand mal mais avec de jolis bleus en souvenir. Des moments ou l'on prend conscience que la solitude en montagne a ses difficultés et demande une vigilance encore accrue. L'évolution prudente au milieu des blocs est plutôt lente. Un izard m'a fait l'honneur de traverser à 100m devant moi et de faire une pause pour me regarder un instant avant de repartir avec légèreté vers le glacier. Leur population a beaucoup chuté cette année suite à une maladie. J'ai eu beaucoup de chance d'assister à cette fugace apparition. Quelques cairns me rassuraient de temps en temps. Ceci dit, le pierrier est propice à des tonnes de chemins différents possibles et repasser deux fois par le même itinéraire y est peu probable. La montée finale vers le Col d'Aragon s'est faite sur une terre glissante avec quelques pierres pour s'assurer et une pente assez raide. Il vaut mieux prendre par la gauche...
Vers 12h20, j'arrivais au col d'Aragon (2800m) plus de 4h après mon départ. Mon projet initial était d'aller jusqu'au pic de Cambalès mais, bêtement, ou avec prudence, j'ai reculé devant les derniers mètres pour garder des forces pour la descente dans le pierrier. J'ai déjeuné cachée derrière une pierre pour me protéger du vent frais qui soufflait au col, puis j'ai entamé ma descente par la droite. J'ai descendu le pierrier entre crête et glacier jusqu'à une petite barre rocheuse que j'ai contourné par la gauche pour remonter sur la crête de Cambalès. J'ai suivi cette dernière jusqu'à me retrouver à l'aplomb du grand lac d'Opale et du lac de Cambales en forme de haricot ou avec une petite presqu’ile selon ce qu'on veut y voir. Un sentier assez raide descendait la crête jusqu'à ce dernier.
Un certain nombre de randonneurs y prenaient le soleil avec les têtards et les grenouilles. J'ai ensuite repris le chemin classique pour redescendre en longeant les lacs. J'ai croisé beaucoup de monde sur cette portion dont des groupes assez importants qui montaient malgré l'heure tardive.
J'ai rejoint tranquillement le refuge Wallon vers 16h30. La terrasse était squattée par des vaches qui se sont poussées au fur et à mesure de l'arrivée des randonneurs. Après un décrassage rapide, j'ai pu profiter du soleil sur la terrasse et papoter avec les nouveaux arrivants.
Le diner du soir, sur le même genre de format de la veille, a été servi à 19h dans une ambiance sympathique avec deux groupes de potes en weekend montagne sans leurs femmes qui venaient du refuge des Oulettes de Gaube ou j'avais prévu d'aller le lendemain.
J'ai rejoins mon dortoir vers 20h... Encore! Le temps devait tourner à la pluie dans l'après midi du lendemain. Il fallait prévoir un départ très matinal!

Quelques chiffres :
Point culminant : 2808 m
Point le plus bas : 1865 m
Dénivelé + : 1060 m
Dénivele - : 1070 m
Temps de marche : ~ 7h45

Du Pont d'Espagne au refuge Wallon en passant par les lacs

Le 14 juillet 2011, au lieu de regarder le défilé à la télé, je suis partie pour 4 jours en montagnes écourtés au final à 3 belles journées.
La première journée a commencé de bonne heure. Il fallait parcourir l'heure et demi de route qui sépare Pau de Cauterets tout en s'assurant de ne pas commencer la ballade de manière trop tardive. Un ami d'ami avait proposé de m'accompagner pour la journée. Il fallait donc arriver suffisamment tôt pour qu'il puisse redescendre au parking dans de bonnes conditions.
Vers 9h30, nous nous élancions tranquillement vers le lac de l'Embarrat. C'était sans compter une petite étourderie qui nous aura valu un bon échauffement et 120m de dénivelé de plus dans les deux sens en faisant un aller-retour jusqu'au sommet du télésiège de Gaube. En papotant et parce que le panneau n'était pas forcément très visible, nous avons continué tout droit et oublié de tourner à droite au bas du télésiège pour nous diriger vers le Refuge du Clot. Nous avons ensuite remonté le gave du Marcadau par l'ancien chemin (à droite) jusqu'au Pont de Cayan. Cet ancien itinéraire parallèle au nouveau s'est avéré beaucoup moins fréquenté. A partir du Pont de Cayan, le chemin s'élève rapidement jusqu'au premier lac de l'Embarrat en passant par un point de vue propice à une petite halte dans la montée.



Attention à bien continuer à monter sur la droite lorsqu'un petit chemin vers la forêt se présente sur la gauche. Il semblerait qu'il soit faussement cairné et dangereux. Ceci dit, je n'ai pas vérifié.
Les lacs de l'Embarrat sont des repères de pêcheurs. Ils sont proches l'un de l'autre.

Malgré l'heure avancée dans la matinée, nous avons décidé de nous attaquer à la pente qui nous séparait encore du lac du Pourtet, point culminant de la journée avant de déjeuner. Malgré le rythme soutenu et un peu à cause de notre égarement du départ, nous n'avons posé nos sacs qu'à 13h40 dans un coin déserté du lac du Pourtet, déjà moins fréquenté que les deux précédents.

Le temps de la journée était relativement couvert mais nous avons pris le temps d'une large pause déjeuner avec petite sieste abritée sous nos polaires et nos vestes. Le soleil venait nous réchauffer quelques minutes lors de ses brefs passages, puis le petit vent froid.
Dans la descente vers le lac Nere, une marmotte nous a fait la faveur d'une apparition. Elles ne sont pas très sauvages dans ce coin mais on ne peut pas dire non plus qu'elles soient très nombreuses. Au redémarrage, le ciel était bien couvert et au fur et à mesure que nous descendions sur le lac Nere, le ciel s'est dégagé pour la fin de l'après midi. Nous avons pris le temps dans la descente pour profiter des points de vue sur la vallée du Marcadau.

Nouvelle petite sortie du chemin pour se trouver à l'aplomb du refuge Wallon dans les sapins, puis descente tranquille par le chemin pour poser nos sacs sur la terrasse vers 17h. Après présentation de mon projet à mon sympathique camarade de la journée, il a repris la route pour rejoindre le parking du Pont d'Espagne.

L'accueil du refuge fut fort sympathique. J'ai posé mon sac dans un dortoir de 8 places et procédé à une toilette sommaire avant de descendre attendre le diner servi à 19h. Il est des moments ou le temps semble interminable et ce fut le cas ce jour la entre 18 et 19h! Le diner était composé d'une soupe maison qui nous a réchauffé, d'un sauté de bœuf au vin et à la cannelle avec du riz, d'un morceau de fromage et d'un morceau de gâteau au chocolat. Parfait après une bonne journée! La petite famille qui partageait ma grande table était fort sympathique!
Sans grand monde avec qui papoter, j'étais couchée vers 20h... Y a bien qu'en montagne que j'arrive à de telles prouesses!


Petit résumé  de cette randonnée :
Pont d'Espagne - Refuge du Clot - Plateau du Clot par l'ancien chemin - Lacs de l'embarrat - Lac du Pourtet - Lac Nere - Refuge Wallon
Point Culminant : 2429 m
Point le plus bas : 1496 m
Dénivelé + : 1205 m
Dénivelé - : 820 m
Durée de marche : 5h20
Demi-pension au refuge Wallon : 38€
Parking Pont d'Espagne : 5,5€/ jour et 8€ au delà de 12h

mercredi 6 juillet 2011

Mon accent ou mes racines

Hello,

Nous sommes tous nés quelque part mais ça ne se voit pas forcément. Par contre, ça s'entend. Dans l'exil, notre accent ne nous quitte jamais complètement même si parfois, à l'usure, malgré soi, on prend les tics de langages des personnes avec qui on parle le plus souvent. Je suis exilée à Paris depuis quelques années et, souvent, la prononciation du s à la fin de moins ou des "o" dans certains mots ouvre la porte à son lot de railleries. Et bien, j'en suis fière de mon "moinS". Et je suis fière également que mes mots me rattachent à ma région natale. Je ne suis pas Parisienne! Je suis Béarnaise et le revendique!
J'aime amener avec moi aux quatre coins du monde cette identité!
J'aime également entendre les accents des autres, tous les espagnols de la planète, les différentes sonorités de l'anglais et les langues que je ne comprends pas. Tous ces sons, témoins de notre diversité!

Parce qu'ils ont une chanson sur ce sujet que j'affectionne particulièrement et qui  illustre bien ce que je ressens, parce que leur musique me rappelle mes racines à chaque fois que je l'entends, je voudrai citer les paroles de la chanson "Mon accent" de Sangria gratuite.
 

"Mon accent, c’est le soleil de ma planète;
Je peux pas l’ôter comme une paire de lunette.
Mon accent,  vous fait sourire et c’est vrai;
Mais au moins, pendant ce temps, vous m’écoutez.

Mon accent vous parait différent, c’est idiot,
Simplement moi, je bouffe pas la moitié des mots.
Chez nous, c’est vrai, c’est pas le parler de Versailles,
on s’écoute, on gueule, on s’entend,  on se chamaille!

Mon accent est une palette de couleur qui habille les phrases dans des tons de chaleur.
Nous quand on parle, on nous entend chanter de l’Atlantique jusqu’à la Méditerranée.
Mon accent est ce qu’il est, voila qui est dit!
Vous avez compris qu’il arrivait du midi.
Non, c’est pas non plus celui des marseillais.
Il nous vient des montagnes des Pyrénées

C’est pas que des mots! C’est pas que des mots!
C’est la mélodie qui s’envole de ta bouche.
C’est pas que des mots! C’est pas que des mots!
Y a aussi ta rythmique et ta touche!

C’est pas que des mots! C’est pas que des mots!
Y a de l’habillage dans mon babillage!
Y a pas que les mots! Y a pas que les mots!
Y a aussi la déco du langage!

Les accents sont les épices de la langue.
Tu chantes pas pareil sur le Terril ou sur la lande.
Et l’accent que tu portes sur ta tête se retrouve avec bonheur dans le mot fête.

Mon accent te dit "lou pais" d’où je viens.
Je sais d’où tu es lorsque j’entends le tien.
Y en a pas de mieux, de plus chic ou de meilleur!
Chacun a ses tics qui l'attache à son ailleurs."

Si vous voulez l'écouter, cliquez la .

Juste quelques mots de plus sur Laurent Delpech (je l'avoue, mon préféré), David Epi et Pascal Gibeaux. Ils ont fondé leur groupe en 1998 à Tarbes et ont déjà plusieurs albums à leur actif. Ils tournent dans le sud-ouest un peu toute l'année et nous font l'honneur de nous rendre visite à Paris à la Peña Festayre (un de mes lieux de fiesta préférés en région parisienne) deux fois par an. Pour en savoir plus, leur site vous renseignera!

A bientôt!