mercredi 27 juillet 2011

Du Refuge Wallon au Col d'Aragon sans aller au Pic de Cambalès

Le 15 juillet, je continuai mon périple commencé la veille dans les Pyrénées. Réveillée à 6h30 par les pas lourds sur le plancher du refuge, j'ai fait la grasse matinée jusqu'à la sonnerie de ma montre vers 6h50. Après un petit déjeuner et un délestage de mon sac au refuge qui allait m'héberger pour une seconde nuit, je partais sur les pas de la veille jusqu'au Pé-det-Malh ou j'ai bifurqué sur l'itinéraire des Lacs de Cambalès. Mon circuit de la journée n'était pas tracé sur la carte. J'envisageai qu'il serait malgré tout visible sur le sol mais ce n'était pas le cas. Au niveau du premier passage de rivière (altitude ~2250m), j'ai hésité un moment à partir plein ouest par rapport au ruisseau mais j'ai quand même été voir s'il n'y avait pas de marques plus loin. Arrivée aux premiers lacs de Cambalès, j'ai compris que ma première intuition était bonne et qu'il allait encore une fois falloir rebrousser chemin. Encore une centaine de mètres de dénivelés pour rien... C'est aussi pour ça qu'il vaut mieux partir tôt... ça laisse  le temps d'hésiter et de chercher son chemin. En redescendant, j'ai croisé un papi qui démontait sa tente et qui m'a confirmé que je ne trouverai pas de chemin simple et tout tracé. Il fallait y aller avec la boussole et la carte et imaginer soi-même son itinéraire. Il m'a prédit beaucoup de pierriers... et il ne s'est pas trompé.
Je suis donc retourné à l'endroit de ma première hésitation et j'ai pris plein ouest. Arrivée à une "cascade", j'ai décidé de la remonter pour arriver avec plaisir sur le premier lac d'Opale que j'ai contourné par la droite. J'ai suivi le cours d'eau qui le nourrissait pour trouver le second et plus grand lac d'Opale. Ces lacs sont magnifiques! Je n'y ai croisé personne et d'ailleurs, les 3/4 de ma journée auront été assez solitaire. Leur couleur est d'un bleu magnifique qu'on ne retrouve pas sur les Lacs, pourtant proches, de Cambalès. En les contournant, ils ressemblent à des piscines à débordement sur l'horizon avec les chaines au loin en fond. Je ne suis pas sure de bien l'expliquer mais j'ai apprécié les vues que j'ai eu autour de ces deux lacs.
Je suis ensuite remontée au milieu des pierres sur la crête de Cambalès. On se retrouve alors entre deux lacs : ceux d'Opale, déserts, que je venais de quitter et ceux de Cambalès, très courus. J'ai évoluer sur la crête entre les lacs de Cambalès en contre bas à main droite et le glacier d'Aragon qui se dévoilait petit à petit sur la gauche. Puis, j'ai quitté le pierrier de crête pour descendre au milieu des blocs en direction du col d'Aragon. J'ai trébuché deux fois sur des pierres branlantes sans grand mal mais avec de jolis bleus en souvenir. Des moments ou l'on prend conscience que la solitude en montagne a ses difficultés et demande une vigilance encore accrue. L'évolution prudente au milieu des blocs est plutôt lente. Un izard m'a fait l'honneur de traverser à 100m devant moi et de faire une pause pour me regarder un instant avant de repartir avec légèreté vers le glacier. Leur population a beaucoup chuté cette année suite à une maladie. J'ai eu beaucoup de chance d'assister à cette fugace apparition. Quelques cairns me rassuraient de temps en temps. Ceci dit, le pierrier est propice à des tonnes de chemins différents possibles et repasser deux fois par le même itinéraire y est peu probable. La montée finale vers le Col d'Aragon s'est faite sur une terre glissante avec quelques pierres pour s'assurer et une pente assez raide. Il vaut mieux prendre par la gauche...
Vers 12h20, j'arrivais au col d'Aragon (2800m) plus de 4h après mon départ. Mon projet initial était d'aller jusqu'au pic de Cambalès mais, bêtement, ou avec prudence, j'ai reculé devant les derniers mètres pour garder des forces pour la descente dans le pierrier. J'ai déjeuné cachée derrière une pierre pour me protéger du vent frais qui soufflait au col, puis j'ai entamé ma descente par la droite. J'ai descendu le pierrier entre crête et glacier jusqu'à une petite barre rocheuse que j'ai contourné par la gauche pour remonter sur la crête de Cambalès. J'ai suivi cette dernière jusqu'à me retrouver à l'aplomb du grand lac d'Opale et du lac de Cambales en forme de haricot ou avec une petite presqu’ile selon ce qu'on veut y voir. Un sentier assez raide descendait la crête jusqu'à ce dernier.
Un certain nombre de randonneurs y prenaient le soleil avec les têtards et les grenouilles. J'ai ensuite repris le chemin classique pour redescendre en longeant les lacs. J'ai croisé beaucoup de monde sur cette portion dont des groupes assez importants qui montaient malgré l'heure tardive.
J'ai rejoint tranquillement le refuge Wallon vers 16h30. La terrasse était squattée par des vaches qui se sont poussées au fur et à mesure de l'arrivée des randonneurs. Après un décrassage rapide, j'ai pu profiter du soleil sur la terrasse et papoter avec les nouveaux arrivants.
Le diner du soir, sur le même genre de format de la veille, a été servi à 19h dans une ambiance sympathique avec deux groupes de potes en weekend montagne sans leurs femmes qui venaient du refuge des Oulettes de Gaube ou j'avais prévu d'aller le lendemain.
J'ai rejoins mon dortoir vers 20h... Encore! Le temps devait tourner à la pluie dans l'après midi du lendemain. Il fallait prévoir un départ très matinal!

Quelques chiffres :
Point culminant : 2808 m
Point le plus bas : 1865 m
Dénivelé + : 1060 m
Dénivele - : 1070 m
Temps de marche : ~ 7h45

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire